La cérémonie Des Derviches Tourneurs à Istanbul
Turkey. Istanbul. 1993
Istanbul Dervish Ceremony.
La cérémonie Des Derviches Tourneurs à Istanbul
Sur les murs de la ville, un mot montre le chemin à celui qui sait voir. Telle une invitation, inlassablement, les murs délivrent leur message
mystérieux : “Viens.”
À chaque pas, je lis et crois entendre l’écho murmuré de celui qui me conduit. “Viens.” “Viens.” “Viens.”
Je suis ce jeu de piste inattendu. Malgré les passants pressés, les obligations du jour, le brouhaha, je me laisse aller à la poésie de ce mot. Je le cherche, l’attends au détour de chaque coin de rue.
Soudain, plus rien.
Une porte ouverte sur un jardin d’antan aux stèles mortuaires témoins du temps passé. L’école de derviches de Mevlana, penseur soufi. Je devine la musique et les voix graves. Je me glisse derrière une porte. Il est là, tournant vers l’infini, au rythme d’incantations divines en une danse mystique, une main vers le ciel, l’autre vers la terre, tel un message à Dieu : “Nous sommes un nœud sur une ligne circulaire d’énergie entre le ciel et la terre.”
On the city walls, a word shows the road to whomever knows how to see. Like a relentless invitation, the walls deliver the mysterious message: “Come.”
At every step, I read and seem to hear the murmured echo of the one that guides me. “Come.” “Come.” “Come.” I follow that unexpected trail game. In spite of the hurrying passers-by, the daily obligations and the hubbub, I let myself drift to the poetry of the word. I look for it, wait for it at every street corner.
Suddenly, nothing.
A door opened onto a yesteryear-style garden with mortuary steles as witnesses of time past.
The Dervish school of Mevlana, a Sufi philosopher. I can make out the music and the low-pitched voices. I sneak behind a door. He is there, turning towards the infinity, to the rhythm of divine incantations in a mystic dance, one hand reaching up to the sky, the other down to the earth, like a message to God: “We are a knot on a circular line of energy between earth and sky.”
Text by Rachel Deghati
Reza Photojournalist
Artist,Photographer, Philanthropist,Educator